Discours du Maire – 8 mai 2022

Monsieur le porte-drapeau, Cher Jean-Claude,
Mesdames et Messieurs les Adjoints, Caroline, Annie, Bernard et Frédéric,
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil Communal,
Mesdames et Messieurs les pompiers de St Pargoire et leur lieutenant Mr Phalip, les JSP,
Mesdames et Messieurs les enseignants, les agents de notre commune, les présidents d’associations,
Très, très chers administrés,
Chers enfants de notre village en qui nous avons confiance pour des lendemains plus doux,

Comme chaque année, nous nous retrouvons devant le Monument aux Morts de Plaissan de notre village. Nous accomplissons ensemble avec dignité, respect et émotion notre devoir de mémoire. La responsabilité des générations présentes aujourd’hui est de comprendre et de transmettre. L’école laïque qui a 140 ans cette année accompagne les familles dans cette mission.

Notre rhétorique est identique d’année en année : deuils, souffrance, sacrifice, guerre, patrie, victoire, paix. Nous essayons ensemble de penser à l’impensable, de nommer l’innommable, de dire l’indicible…

Ce moment où nos pensées vont à nos morts pour la France doit être fondateur d’une identité commune aux Plaissanais d’ici et d’ailleurs. Mais cette année, notre cérémonie ne peut être semblable à celles qui l’ont précédée.

Le vocable si beau, si puissant « Résistance » ne nous appartient plus. Un autre peuple européen, courageux, héroïque s’en est emparé bien malgré lui.
Nos amis et presque voisins en Ukraine font face à la barbarie, au deuil, à la souffrance, après les Kurdes, les Syriens, les Palestiniens, les Yéménites et tant d’autres peuples opprimés.

La population Ukrainienne a appris le verbe « Résister ». Elle le conjugue à tous les temps et à tous les modes. Malgré sa douleur, elle offre au monde le visage d’une humanité solide, ingénieuse, solidaire, forte et humble à la fois. Ils ont peu et partagent, se soutiennent dans un quotidien fait de tragédies, innovent, inventent, créent et apportent en 2022 la preuve que l’homme peut dépasser sa peur et son intérêt personnel s’il croit en un idéal bien plus grand que lui-même, s’il s’engage pour les générations futures.

Comme nos héros de la France Libre, ils refusent de vivre sous le joug d’une puissance qui opprime, comme nos maquisards de Cévennes ou du Vercors, ils donnent leur vie pour que leurs enfants vivent libres sous le doux soleil de la démocratie.

Alors, je vous pose la question : peut-on vivre sans idéal, sans juste cause à défendre ? Chers amis, qu’est devenu l’esprit de la Résistance ?
Parce que nous sommes en colère ? Que la vie est difficile ? Que les fins de mois sont douloureuses ?

Pour d’innombrables raisons, puisque chacun à la sienne, la foi de nos aînés, ceux dont le nom est inscrit ici sur notre monument aux morts, la force qui les a poussés parfois jusqu’au sacrifice suprême est oubliée, balayée dans les urnes, par le choix d’obscurs chemins qui prônent le repli sur soi et le reniement de notre histoire.

Mes amis, mes administrés, vous savez combien mon affection pour vous tous est grande, chère famille d’Oleg et Inna vous savez vous aussi combien nous sommes heureux de vous avoir parmi nous. Gardons l’espérance au plus profond de nos cœurs.

Après la guerre, après l’horreur et l’effroi il faudra reconstruire un monde plus juste. Comme l’a fait en 1945, dans une France en ruine, le Conseil National de la résistance qui a créé la Sécurité Sociale, la retraite pour les travailleurs, le dialogue social, l’éducation populaire, la liberté de la presse et même le festival de Cannes pour contrer la Mostra de Venise parrainée par les fascistes italiens.

Mesdames, Messieurs, nous devons tous mériter ce que nous avons hérité d’eux.

Gloire à nos héros de Plaissan et d’ailleurs,
Gloire aux résistants d’hier et d’aujourd’hui,
Gloire à nos soldats engagés sur des terrains hostiles,
Gloire aux défenseurs de la paix, de la fraternité et de l’amitié entre les peuples,
Gloire à nos soignants, nos enseignants, nos pompiers, nos forces de police, à tous ceux qui sont au service du public.

Aujourd’hui, cette année, Gloire à l’Ukraine,
Soyons fiers de notre passé et confiants dans l’avenir,

Vive Plaissan,
Vive la République, une et indivisible, laïque et sociale, Vive la France.